Toutes les substances que nous ingérons se trouvent dans notre système gastro-intestinal. Il est fréquent qu’une personne âgée prenne plus de deux médicaments par jour par voie orale. Par exemple : chaque jour, prenez un médicament pour contrôler la pression et un autre pour réduire le taux de cholestérol. Lorsque vous avez la grippe, vous ajoutez des antipyrétiques, des décongestionnants et des analgésiques. Dans notre corps, les molécules actives des médicaments, qui sont effectivement les médicaments qui agissent dans le traitement, sont trouvées et rencontrent la nourriture que nous mangeons. À ce moment, l’interaction entre les médicaments et entre les médicaments et les nutriments se produit. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette interaction.
Médicaments et alimentation : quelles interactions ?
On parle d’interaction lorsqu’une substance, médicamenteuse ou non, modifie les effets d’un médicament administré simultanément. Une interaction peut réduire l’efficience du médicament ou au contraire en augmenter les conséquences. Dans ce dernier cas, l’association risque de conduire à un surdosage et de provoquer des effets indésirables. Il est donc important, lors de la prescription d’un soin, de les connaître et d’en informer le malade. Pour comprendre les conséquences et les mécanismes des interactions entre médicament et alimentation, il est nécessaire de définir les différents types de réaction et les étapes de la vie du médicament dans l’organisme. Seront ensuite étudiées les principales interactions à connaître et les interactions de l’alimentation avec les principales classes thérapeutiques. La réaction entre les médicaments et les nutriments est l’influence causée par les relations physiques, chimiques et physiologiques entre les médicaments et les aliments au cours du processus de digestion. L’action du médicament ou l’absorption des nutriments peuvent changer. Ces effets des médicaments sur les aliments peuvent se produire à plusieurs stades du processus digestif : ingestion, métabolisme ou excrétion.
Chez les adultes plus âgés, la réaction entre les médicaments et les nutriments est différente de celle des jeunes adultes en raison de 3 types de facteurs :
– Facteurs primaires : inhérents au processus normal de vieillissement. En raison des modifications de la sensibilité des organes et des tissus, les changements pharmacologiques, comment un médicament réagit avec un autre médicament, pharmacocinétiques, comment un médicament modifie le métabolisme d’une autre douleur ou des nutriments ou pharmacodynamiques, les médicaments agissent dans des systèmes différents, mais l’effet de l’un est modifié par l’autre, se produisent chez les personnes âgées.
– Facteurs secondaires : routine plurimédicale. Lorsque l’on prend plusieurs médicaments (plus de 3) par jour, on constate une augmentation considérable des interactions médicamenteuses. En d’autres termes, les ingrédients actifs des médicaments peuvent réagir entre eux.
– Facteurs tertiaires : l’administration des médicaments n’est pas toujours correcte.
Les conséquences d’une interaction aliments/médicaments
C’est un quasi-rituel dans toutes les pharmacies de France. Quand il vous dispense une ordonnance, le pharmacien vous explique toujours que le médicament est à prendre à jeun, pendant le repas ou quelques heures après le repas. Il est très important de suivre les instructions du pharmacien pour deux types de raisons. Il faut d’abord se rappeler que, pour agir, un médicament doit être absorbé le mieux possible pour que le principe actif puisse passer dans le sang et agir à l’endroit prévu comme souhaité. On parle alors de biodisponibilité. Cette biodisponibilité peut être très bonne (100 % ou très proche de 100 % ; on dit qu’elle est totale.) ou partielle, certains médicaments étant très peu absorbés. L’absorption d’un médicament va donc être dépendant de facteurs propres intrinsèques, sa structure et ses propriétés physico-chimiques, mais aussi de facteurs extrinsèques liés au patient, âge, position du corps et activité physique, et aussi pour certains, de la prise de nourriture ou non, voire de la nature des aliments pris, gras ou produits laitiers par exemple.
L’alimentation peut augmenter ou diminuer la prise d’un médicament, parfois de façon très importante. Ceci signifie que, pour une quantité prise par le malade par exemple un comprimé, par rapport à la quantité qui serait absorbée à jeun (l’estomac vide), avec de l’alimentation cette quantité sera par exemple diminuée de 50 %. Cela est bien sûr, très important pour les médicaments dits à marge thérapeutique étroite pour lesquels une petite variation de dose absorbée peut induire soit une inefficacité, soit une toxicité. Par exemple la lévothyroxine prescrite dans les troubles de la thyroïde a fait couler de l’encre avec ses génériques accusés d’inefficacité. Il est impératif de prendre ce médicament trente minutes avant le petit déjeuner car il peut s’absorber sur les fibres alimentaires (du pain par exemple), il sera donc moins absorbé et perdra de son efficience. Si on le prend pendant le petit déjeuner, le lendemain un jour avec des céréales, le lendemain avec de la brioche, on aura de fortes variations des concentrations dans le sang. Une autre raison, aussi très importante, notamment pour le confort des patients, et aussi pour limiter ce que l’on appelle une mauvaise adhérence au traitement, c’est la mauvaise tolérance gastro-intestinale de certains médicaments.
Interactions médicamenteuses
On parle d’interaction médicamenteuse quand un médicament modifie l’effet d’un autre médicament, soit en augmentant ou diminuant son efficacité, soit en augmentant ou diminuant ses effets non souhaitables. Les interactions médicamenteuses sont généralement connues et prévisibles. Elles peuvent entraîner des conséquences de gravité variable, allant d’une simple modification d’une analyse biologique sans répercussion clinique, à des effets toxiques graves voire mortels. Les personnes âgées et les malades ayant un foie ou un rein qui fonctionne mal, sont plus à risque de présenter des effets toxiques liés à une réaction médicamenteuse. Il existe également pour certains médicaments des interactions avec des plantes, avec de nourriture et des boissons, par exemple le lait, le jus de pamplemousse et l’alcool.
Quelques interactions entre aliments et médicaments à connaître
Certains groupes d’aliments et de boissons peuvent provoquer des réactions dangereuses pour la santé lorsqu’ils sont consommés avec des médicaments spécifiques.
– Nutrition riche en calcium, produits laitiers, boissons végétales et jus enrichis : cette substance peut se lier à certains médicaments, notamment quelques antibiotiques et médicaments contre l’ostéoporose, et ainsi les empêcher d’être absorbés. Par conséquent, le soin pourrait ne pas être pleinement efficace. Pour éviter cette réaction, on recommande habituellement de prendre le médicament au minimum 30 à 60 minutes avant de consommer des aliments riches en calcium ou au moins deux heures après en avoir consommé, ou selon les recommandations du pharmacien. Un aliment riche en cette substance ou en fer diminue l’absorption et la biodisponibilité de la tétracycline ou de l’oxytétracycline de près de 50 %. En revanche, la ciprofloxacine et la norfloxacine peuvent voir leur biodisponibilité diminuée respectivement de 30 % et 50 % après l’ingestion de produits laitiers. Ceci s’explique par la formation de chélates (chélation) insolubles non absorbables par association entre le calcium ou le magnésium et certains médicaments.
– Pamplemousse : le pamplemousse et quelques autres agrumes comme le pomelo, la lime et l’orange de Séville, réduit la capacité du foie à transformer certains médicaments et les éliminer. La quantité de médicaments peut augmenter dans le sang, ce qui accroît le risque d’effet indésirable. C’est le cas notamment de certains médicaments utilisés pour abaisser le cholestérol, pour traiter l’hypertension ou l’arythmie, ou de ceux qui agissent sur le système immunitaire. Comme l’influence du pamplemousse et autres fruits apparentés sur le foie persiste jusqu’à trois jours, il n’est pas suffisant de simplement attendre quelques heures entre la prise du médicament et la consommation de ce fruit. Habituellement, il faut éviter de le consommer pendant tout le traitement y compris le jus frais ou congelé.
– Aliments riches en vitamine K : c’est un élément essentiel dans le processus naturel de coagulation sanguine. Un anticoagulant appelé warfarine, utilisé pour réduire le risque de caillots sanguins, agit en neutralisant la vitamine K. Les personnes qui prennent de la warfarine doivent maintenir un apport constant de nourriture riche en vitamine K dans leur produit alimentaire afin d’éviter des fluctuations de cette vitamine et que la conséquence de leur soin augmente ou chute soudainement. Les nourritures riches en vitamine K incluent notamment les légumes verts à feuilles comme les choux, les épinards, la bette à carde et le persil, quelques fruits comme le kiwi, rhubarbe et bleuets, le soya et le foie.
– Boissons riches en caféine (café, boissons énergétiques, boissons gazeuses et colas) : la caféine peut interagir avec les médicaments de plusieurs façons. Elle peut réduire l’absorption de certains médicaments, notamment ceux utilisés dans le soin de l’ostéoporose. Son influence irritant pour l’estomac peut s’additionner à celui de certains médicaments irritants s’ils sont pris ensemble. Certains médicaments, notamment des antibiotiques, peuvent réduire la capacité du corps à éliminer ce stimulant, ce qui peut mener à une surdose comme palpitations, tremblements, transpiration abondante. La caféine peut faire augmenter les concentrations de certains médicaments antipsychotiques. Vérifiez toujours auprès des pharmaciens pour savoir si cette substance peut interagir avec vos médicaments.
– Aliments riches en potassium : certains médicaments utilisés pour traiter l’hypertension ou l’insuffisance cardiaque peuvent causer une élévation des concentrations de potassium dans le corps. En trop grande quantité, le potassium peut causer des problèmes cardiaques comme des battements cardiaques irréguliers ou des palpitations. D’autres médicaments, notamment certains diurétiques, peuvent entraîner une baisse du potassium dans le sang. Les personnes qui prennent ces médicaments doivent suivre les recommandations de leur médecin quant à leur consommation d’aliments riches en potassium comme les bananes, les légumes verts à feuilles ou les oranges. Selon la situation, il pourrait leur demander de réduire leur apport, de le maintenir stable ou de l’augmenter. Si vous devez vous préoccuper de votre apport en potassium, soyez vigilant avec les assaisonnements vendus pour remplacer le sel, car ils peuvent être très riches en potassium.
– Nutrition et pH gastrique : l’arrivée du bol alimentaire dans l’estomac augmente le pH gastrique, modifiant ainsi l’état d’ionisation et/ou de solubilisation des principes actifs. Cela diminue la prise des acides faibles (par exemple : acide acétylsalicylique, sulfamides, lithium) et favorise celle des bases faibles (par exemple : quinidiniques, amphétamines). Les acides labiles (pénicillamine, érythromycine) sont particulièrement sensibles aux variations du pH et un repas peut leur faire perdre jusqu’à 50 % de leur biodisponibilité.
– Riches en lipides : l’arrivée d’une grande quantité de nourriture dans l’intestin grêle (surtout un repas riche en lipides) ralentit le péristaltisme intestinal, favorise la dissolution de certains principes actifs et stimule la sécrétion biliaire, augmentant ainsi le principe actif de certains médicaments liposolubles (griséofulvine, ciclosporine, phénytoïne, carbamazépine…). Le principe actif de l’albendazole, un vermifuge couramment utilisé en infectiologie ou parasitologie, est quadruplé par un repas riche en graisses.
– Riches en protéines : ces nourritures augmentent l’absorption de certains principes actifs (propranolol, métoprolol, labétalol) en augmentant le flux sanguin splanchnique et hépatique, diminuant par ce biais l’influence de premier passage hépatique. Le principe actif du médicament se trouve par conséquent améliorée.
En revanche, un repas riche en protéines diminue la prise de certains médicaments comme la lévodopa.
– Riches en fibres : les aliments riches en fibres, comme les légumes, retardent l’absorption de la digoxine dans les 6 heures suivant la prise et en diminuent de 28 % la biodisponibilité par absorption sur les fibres végétales.
Interactions plantes médicinales et médicaments
L’interaction entre produits à base de plantes et médicaments peut causer des effets secondaires graves, selon une étude. Les chercheurs ont analysé 49 rapports publiés de cas et deux études observationnelles totalisant 15 cas de conséquences non souhaitables de médicaments dus aux interactions avec des plantes. La majorité des patients avaient reçu un diagnostic de maladie cardiovasculaire (30,60 %) ou de cancer (22,45 %) ou avaient subi une transplantation rénale (16,32 %). Ils avaient principalement reçu de la warfarine (Coumadine ou Coumadin), des agents alkylants et de la cyclosporine, respectivement. Les patients qui prenaient de la warfarine et/ou des statines pour traiter les affections cardiovasculaires ont rapporté des interactions significatives après avoir pris des produits à base de plantes médicinales comme la sauge, les graines de lin, le millepertuis, la canneberge, le jus de goji, le thé vert et la camomille.
Quelques conséquences à connaître
En outre, il vaut la peine de faire attention à l’utilisation de :
– Laxatifs : peuvent compromettre la prise des vitamines liposolubles (A, D, E et K). Dans la mesure où elles « relâchent » l’intestin, les substances qui devraient être absorbées par cet organe sont excrétées. Par conséquent, il ne faut pas abuser de ce type de ressources pour résoudre la constipation. L’idéal est de boire beaucoup d’eau, de faire de l’exercice et de changer ses habitudes alimentaires, en incluant plus de fibres dans les repas.
– Antiacides : ceux à base de carbonate de calcium et d’hydroxyde d’aluminium réduisent l’ingestion du fer. Par conséquent, si vous utilisez régulièrement ce type de médicaments, essayez de manger des nourritures plus riches en cet oligo-élément et consultez un orthophoniste pour évaluer votre mastication. Peut-être qu’une meilleure mastication résoudra le problème de manière plus satisfaisante. Comprendre également comment la digestion peut être altérée par la production réduite d’enzymes par l’organisme.
– Antibiotiques : peuvent réduire l’ingestion de diverses vitamines, minéraux, graisses et hydrates de carbone.
– Agents anti-cholestérol : réduisent l’ingestion des graisses et des vitamines liposolubles (A, D, E et K).
– Diurétiques : peuvent provoquer l’excrétion de minéraux sauf. C’est pourquoi les personnes qui utilisent ce type de médicaments doivent accorder une attention particulière à une nutrition riche en fruits, légumes et légumes et à la déshydratation.